expositions collectives

« Affinités »
Musée Denys-Puech, Rodez
7 juin – 13 octobre 2002

Exposition collective avec :
Karel Appel, Judith Bartolani, Roger Bissière, Sophie Boursat, Camille Bryen, Bernard Dufour, Corneille, Claire Falkenstein, Toni Grand, Hessie, Françoise Maisongrande, Louise Nevelson, Anne et Patrick Poirier, Jean-Luc Poivret, Marie-Françoise Poutays, Jean Sabrier, Aldo Spoldi et Victor Vasarely.


> Laurence Imbernon (sous la dir.), Affinités : œuvres de la collection des Abattoirs, Toulouse,
Catalogue d’exposition, Rodez, Musée Denys-Puech, 2002, n.p.

Laurence Imbernon, « Hessie », in Affinités : œuvres de la collection des Abattoirs, Toulouse, catalogue d’exposition, Rodez, Musée Denys-Puech, 2002, n.p.

« À la fin des années 70, Hessie réalise une série d’œuvres textiles sur lesquelles elle brode. Ici, un fil rose forme, par des traits, la corolle de fleurs ou de feuilles semblables à des nénuphars. Une variété de différents signes articule le dessin libre de cette « Végétation ». Deux étoiles, en haut à droite de la toile ou bien un lacis de petites feuilles en bas et au milieu de la pièce se distinguent. Parfois, des lignes parallèles ouvrent les surfaces induites par le dessin. Ou bien encore de petits éventails creusent le plan d’une fleur.

Très aérée, la composition de ce « dessin végétal » laisse entrevoir des groupements de formes tandis que d’autres fleurs sont isolées et rappellent ce qu’elles sont vraiment : un ensemble de traits. Cette œuvre fait subtilement veiller notre perception entre figuration et abstraction des lignes proposées par l’artiste.

Par chacune de ses œuvres, Hessie parle « Survival Art », l’art pour survivre. Cette attitude engendre une vision de l’art active, inscrite dans une mobilité perpétuellement évolutive et qui fait appel à toutes les variétés de l’activité humaine. La notion de « Survival Art » met en parallèle la conception d’une vie qui se désagrège, que seul l’art peut sauver, médication de l’esprit ou action ayant un impact sur le vivant. Pourtant, le « Survival Art » n’a que faire des catégories esthétisantes ou de hiérarchie soumises à l’économique. Hessie utilise des moyens simples, ici la broderie est le produit d’un apprentissage dont nul ne se prévaut à l’ère de la technologie avancée. L’art de Hessie n’est cependant en rien une réaction nostalgique : il est action, discrète mais efficace dans sa poursuite. Il s’ouvre à la fantaisie individuelle aussi bien qu’à la force de l’inconscient collectif selon Carl Jung.

Affinités
Le travail de la broderie met tout particulièrement en évidence le rapport entre Plein et vide. À ce titre, cette œuvre, est associée dans l’exposition, à deux sculptures de Claire Falkenstein et « Ixion », une estampe de Victor Vasarely. Chez Hessie, le vide ici fait apparaître la végétation, tandis que dans la seconde de ses œuvres exposées, le vide est envahi par le tracé des signes/écriture. »


> « Cercle de conversation : Hessie », conversation filmée entre Hessie et Laurence Imbernon avec interventions du public, dans le cadre de l’exposition « Affinités : œuvres de la collection des Abattoirs »,
Rodez, Musée Denys-Puech, 10 septembre 2002, dvd, 45 min.

///Liste des œuvres exposées (non exhaustive)

Végétation (No.Inv.209), 1978
Broderie de fil rose sur toile fine, 98 x 110,8 cm.