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ROSEMARIE CASTORO, DAVID GORDON, ROBERT HUOT, CAROL KINNE, LUCAS L’HERMITTE, MARIA MORGANTI, JUDITH NELSON, PAUL NELSON, MARIANNE SCHARN, EIJI SUZUE
10 septembre 2009 - 10 octobre 2009
ROSEMARIE CASTORO, from a 1997 drawing book DAVID GORDON, "Odys" ROBERT HUOT & CAROL KINNE, "Red Classic" LUCAS L'HERMITTE, travail sur papier MARIA MORGANTI, lavoro su carta JUDITH NELSON, "Fermata" PAUL NELSON, "Vox in Deserto" MARIANNE SCHARN, work on paper EIJI SUZUE, "Théorie du regard"
10 SEPTEMBRE 2009 - 10 OCTOBRE 2009
Merci de dérouler pour voir ci-dessous (avec traduction française) / Please scroll down to see: DAVID GORDON Introduction
to ODYS DAVID GORDON ODYS ROBERT HUOT & CAROL KINNE "RED CLASSIC" POEM ROBERT HUOT "THE RED CLASSIC SERIES (YOUTH, AGING
AND BEAUTY)" PAUL NELSON VOX IN DESERTOEIJI SUZUE Théorie du regard
DAVID GORDON Introduction to ODYS To recognize the planetary tradition: from the first efforts to shape this keel-fable of a mariner coming home down from homo-ispirans’ first consciousness, and down from earlier prior work to the Akkadian rhythms of the Gilgamesh poet, and finally to the Mycenean dactylic hexameters, and thence to all the noteworthly work of many great poets, including those of Latin, of Persian as Ferdosi’s Shahnama, of Chinese as Sung dynasty’s 5 and 7 beat rhythms of Lu Yu, or Provencal, as Arnauts Daniel (who distinguished bird songs such as one might today from the calls of the downy woodpecker from the sharp-shinned hawk or the Beluga White Whale as pattern for his poetry), current French; Old English of the Sea Farer, Middle, current English and to forge it in the least painful manner for the reader. The text herein is from D. B. Monro and T.W. Allen in the editions by Teubner, Platt, Oxford (from the Laurentius’ Library, 32, 24, 52 of the tenth century at Florence). The high point of the translator is the attempt, not to render the words of Homer, but to register his intent. (September 19, 2009)
DAVID GORDON Introduction à “ODYS”
Reconnaître la tradition planétaire : à partir des premiers efforts pour former cette fable de quille d’un marinier parvenant à sa maison depuis la première conscience de l’homo-ispirans, et depuis les premiers travaux préalables jusqu’aux rythmes akkadiens du poète Gilgamesh, et finalement jusqu’aux hexamètres dactyliques mycéniens, et de là, à tous les travaux remarquables de beaucoup de grands poètes, y compris ceux du latin, du perse comme le Livre des Rois de Firdousi, du chinois comme les 5 et 7 rythmes de battement de la dynastie Song de Lu You, ou du provençal, comme Arnaut Daniel (qui distinguait les chants d’oiseaux tels qu’on le pourrait aujourd’hui des cris du pic duveté, de l’épervier brun ou de la baleine blanche béluga en tant que modèle pour sa poésie), du français actuel ; du vieil anglais du Sea Farer, du moyen anglais, de l’anglais actuel et de les forger de la manière la moins pénible pour le lecteur. Le texte que voici est de D.B. Monro et T.W. Allen dans les éditions de Teubner, Platt, Oxford (de la Bibliothèque de Laurentius, 32, 24, 52 du 10e siècle à Florence). Le haut point du traducteur est la tentative, non pas de rendre les mots de Homère, mais d’enregistrer son intention. (19 septembre 2009)
DAVID GORDON Odys “Ciao traveller, first I’ll ask who you are, town and kin?”— made the man’s pith-savvy interact : “Lady, such words none on earth’s scope would reproach since your renown meets the vault’s blue as a king’s renown with god-awe draws throngs of stalwarts as his hands uphold the stead of justice with fingers’ grip, then earth’s murk yields barley and wheat, trees fraught with fruit, flocks teem un-paused, fish suffice from the sea : and all these ensue as he guides— with him, the folk thrive. Now ask anything but not of kin and home, to fuse not woes for core-vitals to muse since I’m fairly sigh-smit must not emit groans, tears in others’ abode ; worse to persist lest an irked girl, or you, find me, wine-witted-eyed.” “Travel-passioned traveller” she breathed, “All good of mine, face and frame, god-gone when the Greeks with my man struck out for Troy’s-strand. If he would but come with handfastly care life’s days would sweeten my being. But now pain, as sky-chance brought bane since the chiefs who hold the islands, Douliki, Samy, Zakun’s timbers, and right here in Ithaka’s views, all of ’em wheedle to win my hand : but their plunder leans the larder’s hearth. So I heed no sea-feet folk nor pleader-plys, no, not to news-tongues nor tool-trued wright, but star-sired desire for my man squanders the heart ; then as they pressed to wed, I webbed a weave a gift-wind fixed head’s wit to twist on warp-bar at my room’s loom, psyche-fine, to the wide, and in a trice told them : “Young, wife-fired, since my man’s woe-breath ceased hold off your wed-want till I wind up this weft lest my thread be mere wind-waste— a pall-cloth when death out-lengths not Laertes’ life that it rouse no townswoman’s wrath : that a man gain much, lie ungarbed in his grave. Thus said, it swayed their zeal-wielded will. Days, I interlaced yarn on loom’s beam but nights, set up lamps to loose the woof. Thus three years slunk by as I bluffed the Greeks ; but after the fourth year’s four tides, the months’ decay as the do did its day, then tricked by the bitch-brains of my maids who took me abrupt with tongue-clack attack, I wove whole the cloak, not wished, but coerced ; and now can’t elude wedlock, by other wile and my child enraged as they havoc his home, knows as a man he can heed his Boundless-blessed house. But now, tell me who are you, clan and land ; since you’re not oak-lore nor rock begot.”
2009 © David Gordon
DAVID GORDON ODYS
« Ciao voyageur, je demanderai d’abord / qui es-tu / ville et parents ? » — / fit interagir la moelle de la jugeote de l’homme : / « Ma dame, de tels mots / nul sur l’étendue de la terre ne reprocherait / puisque ton renom / rencontre le bleu de la voûte / tandis qu’un renom de roi / avec la crainte des dieux / attire les foules / des résolus / lorsque ses mains / soutiennent / l’endroit de la justice / par la saisie des doigts, / puis l’obscurité de la terre / produit de l’orge / et du blé, / les arbres chargés de fruits, / les troupeaux abondent sans s’interrompre, / le poisson suffit / de la mer : / et toutes ces choses s’ensuivent / à mesure qu’il guide — / avec lui, / les gens se portent bien. Maintenant demande n’importe quoi / mais pas sur les parents et la maison, / afin de ne pas fondre les peines / pour que les organes vitaux-centraux méditent / puisque je suis bien frappé de soupirs / ne dois pas émettre / de gémissements, de larmes dans la demeure des autres ; / de persister / de peur qu’une fille ennuyée, / ou toi, me trouviez, / observé sache-vin. »
« Voyageur de voyage-passion » / respira-t-elle, / « Tout bien de moi, / figure et ossature, quittée des dieux / quand les Grecs / avec mon homme s’élancèrent vers la rive de Troie. S’il venait seulement / avec un soin à mains jointes / les jours de la vie / adouciraient mon être. Mais maintenant la douleur, / lorsque le hasard du ciel apporta le fléau / puisque les chefs / qui tiennent les îles, / Douliki, Samy, / les troncs de Zakun, / et juste ici / dans les vues d’Ithaque, / y font tous / des cajoleries pour gagner ma main : / mais leur pillage / amaigrit le foyer du garde-manger. Donc je n’écoute aucun des gens-aux-pieds-de-mer / ni des manieurs-plaidants, / non, pas aux nouvelles-langues / ni à l’ouvrier ajuste-outil, / mais le désir procréé d’étoiles / car mon homme gaspille le cœur ; / puis tandis qu’ils pressèrent / pour épouser, je tissais une armure / un don-de-vent / fixait l’esprit de la tête pour tordre / sur la barre de chaîne / au métier à tisser de ma chambre, / beauté psychée, vers le large, / et en un clin d’œil leur dit : / « Jeune, embrasé d’épouse / puisque le souffle de chagrin de mon homme a cessé / écartez vos souhaits de marier / que j’enroule cette trame / de peur que mon fil ne soit que simple gâche-vent — / un drap de poêle quand la mort / ne rallonge pas la vie de Laërte / qu’elle ne soulève pas / le courroux de la citadine : / qu’un homme gagne grand-chose, / est couché dénudé dans sa tombe. Ainsi dit, cela vacilla / leur volonté maniée de zèle. Des jours, j’entrelaçai / le fil sur le rouleau du métier / mais les nuits, installai des lampes / pour délier la trame. Ainsi trois ans s’éclipsèrent / pendant que je bluffai les Grecs ; / mais après les quatre marées de / la quatrième année, / le délabrement du mois / lorsque tout se passe selon son cours, / puis dupée par / la femelle-cervelle de mes servantes / qui me prirent abrupte / d’une attaque de claque-de-langues, / je tissai tout le manteau, / pas souhaitée, mais contrainte ; / et maintenant ne peux éluder / le mariage, par d’autre ruse / et mon enfant enrageait / lorsqu’ils ravagèrent chez lui, / sait comme un homme il peut prendre garde / à sa maison bénie-sans-bornes. Mais maintenant, dites-moi / qui êtes-vous, clan et pays ; / puisque vous n’êtes pas / savoir de chêne ou conçu de pierre. »
ROBERT HUOT & CAROL KINNE "RED CLASSIC" POEM
Praxiteles’ Phryne
The Ideal
Beauty
The cult of youth
Then and now
The wish
The preoccupation
With youth
Youthful perfection.
The image
The image of
The beautiful
Boy Girl
Always
In our mind’s eye.
Appearance
Age
Aging
Aged
The older woman
Aged man
What can he
Or she bring?
What remains?
Beauty
Pathos
Is there still a celebration
To be made?
Youth
Phryné de Praxitèle / L’idéal / Beauté / Le culte de la jeunese / Alors et maintenant / Le souhait / La préoccupation / de la jeunesse / Jeune perfection. L’image / L’image du / Beau / Garçon Fille / Toujours / Dans l’œil de notre esprit. L’apparence / L’âge / Prendre de l’âge / Âgé / La femme vieille / Homme âgé / Que peut-il / Ou -elle apporter ? / Que reste-t-il ? / Beauté / Pathos / Y a-t-il encore quelque chose / à fêter ? / Jeunesse
ROBERT HUOT "THE RED CLASSIC SERIES (YOUTH, AGING AND BEAUTY)"
The “Red Classic Series” was inspired by re-reading Kenneth Clark’s “The Nude, a Study in Ideal Form”. When I read it 50 years ago, I did not realize what a wonderful scholar and writer Clark is.
As a visual artist I have always been fascinated by the use of the human figure in the arts. My wife and collaborator, artist Carol Kinne, has always contended that though we are both abstract artists, underneath it all, I am a figure painter and she a landscape painter.
Over the years Carol and I have done many collaborative pieces. In the early 1980’s in hard economic times, Carol did a series of paintings on stones, and scraps of wood. She also made a set of 15 masks drawn and painted on paper plates. These masks were the primary subject matter for a short film we made called “Masks”. This beautiful little film was a “continuous performance” edited in camera. More recently we’ve done “4 Carol’s Plus”, a three-part installation and “Masks II”. These Works involved the human figure.
Clark states that during the Hellenistic period the Greeks made a number of sculptures of older people, or “senior citizens”. These Works were usually made to represent pathos and to evoke ridicule. Generally we seem to feel, as the Greeks did, that beauty is the exclusive domain of youth and older is pathetic, certainly with regard to appearance. What would come of challenging this commonly accepted attitude?
Carol and I are both “senior citizens”. This means we are over 65 years of age and this is true. I was born in 1935 and Carol in 1942. We have both experienced a variety of physical mishaps — cancer for Carol and a stroke for me. These events have not dampened out our “lust for life”. In fact, we are about as active as ever. So, in this spirit we challenge the stereotypes society inflicts on us. One might say, there is a political element to “The Red Classic Series” and a touch of defiance.
When Christianity was officially endorsed by the Emperor Constantine in the 4th century a new era was born. Greek art and literature were suddenly pagan or decadent. With the Judeo-Christian preoccupation with the “word” and suspicion of the object “idolatry”, thousands of books were burned and many pieces of sculpture buried or destroyed. Fortunately this purge was not totally successful and so eventually the Renaissance—recovery and rediscovery—humanism! Literally and figuratively the fruits of Greece and Rome were reborn as were the human mind and spirit.
If I had to define myself in religious or philosophic terms, I would say I’m a pagan and a humanistic. The earth, nature and the universe are my “gods”.
Mr. Clark is our visual time travel guide, instructing us on the treatment of human form as god and mere mortal over 2,5 millennia. In his great work, “The Nude”, he shows hundreds of photographic reproductions of paintings, drawings and sculpture that exemplify our attitudes toward and representation of ourselves (at least that of primarily western men for 2500 years).
Here we are now, nearing the end of the first decade of the 21st century and not much has changed. The youth cult is as strong as ever. Glamour and youth are synonymous. Older people are wearers of hearing aids and pill takers. (Some times these pills promise to give a few minutes of youth, but hopefully not more than four hours.)
What would happen if two old pill takers presumed to assume the poses of Greek gods or, in other words, mimic the ideals of human form represented by youth? In drawing, painting and sculpture the artist can place the human body in more or less any position he or she wishes. In attempting to replicate some of these poses we found that the forces of nature, such as gravity or our less supple bodies would not allow exact duplication and we felt that in some cases not even the most fluid youthful body could comply. This is particularly true in attempting the triple twists so loved by Leonardo and Michelangelo. So our results are approximations.
We have usually selected the images with the spirit or attitude of the original, not necessarily the most accurate pose. (Yes, our photos are reproductions of reproductions of reproductions.)
We are working primarily with natural light, which varies from day to day. Weather, time of year and time of day are all factors. The light is hot and/or subdued and occasionally produces fortuitous accidents. Our “set” is a small room (6’x9’x10’ high) and is painted red. Our “props” are red and so the title “The Red Classic Series”.
So again, our results occasionally come close in mimicking the source. There is humor, pathos, absurdity and hopefully a bit of beauty but not much youth. As artists, seniors, and survivors we have the obligation to grow and thrive. We must throw off the stereotypes and ensnarements society wishes to impose on us. Yes aging brings us closer to our ultimate end, but, we will celebrate whenever possible throughout the entire journey.
Robert Huot Columbus, NY June 21, 2009
It is rumored that members of the Massachusetts state legislature are proposing a law designating nude photos of men and women over 60 years as pornographic. This, they say will protect us old folks from sexual predators. Carol said we’ll have to stay out of Massachusetts, the home of American Puritanism.
2009 © Robert Huot
ROBERT HUOT "LA SÉRIE RED CLASSIC (JEUNESSE, VIEILLESSE ET BEAUTÉ)"
La série « Red Classic » a été inspirée par la relecture de « The Nude, a Study in Ideal Form » de Kenneth Clark. Quand je l’ai lu il y a 50 ans, je ne m’étais pas rendu compte à quel point Clark est un merveilleux savant et auteur.
En tant qu’artiste visuel j’ai toujours été fasciné par l’utilisation de la figure humaine dans les arts. Mon épouse et collaborateur, l’artiste Carol Kinne, a toujours soutenu que bien que nous soyons tous deux des artistes abstraits, en dessous de tout ça, je suis un peintre de figures et elle un peintre de paysages.
Au cours des années Carol et moi avons fait beaucoup de pièces en collaboration. Au début des années 80 dans des temps économiques difficiles, Carol a fait une série de peintures sur pierre, et sur morceaux de bois. Elle a aussi réalisé un ensemble de 15 masques dessinés et peints sur des assiettes en carton. Ces masques ont constitué le sujet primaire d’un court film que nous avons appelé « Masks ». Ce beau petit film était une « performance continue » éditée à la caméra. Plus récemment nous avons fait « 4 Carol’s Plus » une installation en trois parties et « Masks II ». Ces travaux impliquent la figure humaine.
Clark déclare que pendant la période hellénistique les Grecs on réalisé une quantité de sculptures de gens âgés, ou « citoyens du troisième âge ». Ces œuvres ont été habituellement faites pour représenter le pathos ou pour évoquer le ridicule. En général il nous parait ressentir, comme c’était le cas pour les Grecs, que la beauté est le domaine exclusif de la jeunesse et que le vieux est pathétique, certainement pour ce qui est de l’apparence. Qu’est-ce que cela produirait de mettre au défit cette attitude communément acceptée?
Carol et moi sommes tous deux des « citoyens du troisième âge ». Cela veut dire que nous avons plus de 65 ans et c’est vrai. Je suis né en 1935 et Carol en 1942. Nous avons tous deux eu l’expérience de divers mésaventures physiques ¬— un cancer pour Carol et une attaque pour moi. Ces évènements n’ont pas refroidi notre « appétit gourmand pour la vie ». En réalité, nous sommes à peu près aussi actif que jamais. Donc, dans cet esprit, nous réagissons contre les stéréotypes que la société nous inflige. On pourrait dire qu’il y a un élément politique dans « The Red Classic Series » et une touche de défit.
Quand le christianisme a été officiellement adopté par l’empereur Constantin au 4e siècle, une nouvelle ère est née. L’art grec et la littérature sont soudainement devenus païens ou décadents. Avec la préoccupation judéo-chrétienne pour le « mot » et la suspicion de l’objet « idolâtrie », des milliers de livres ont été brûlés et de nombreuses pièces de sculpture enterrées ou détruites. Par bonheur cette purge n’a pas été une réussite totale et ainsi en définitive— récupération et redécouverte — l’humanisme de la Renaissance ! Littéralement et figurativement les fruits de la Grèce et de Rome étaient nés encore une fois comme l’étaient la pensée et l’esprit humain.
Si j’avais à me définir en termes religieux ou philosophiques, je dirais que je suis païen et humaniste. La terre, la nature et l’univers sont mes « dieux ».
Mr. Clark est notre guide de voyage visuel dans le temps, il nous instruit sur le traitement de la forme humaine en tant que dieu et simple mortel à travers une période de 2,5 millénaires. Dans son grand travail « The Nude », il montre des centaines de reproductions photographiques ou de peintures, de dessins et sculptures qui montrent par l’exemple notre attitude envers et les représentations de nous-mêmes (au moins essentiellement celles des hommes occidentaux, depuis 2500 ans).
Nous y voici maintenant, approchant la fin de la première décade du 21e siècle et assez peu de choses a changé. Le culte de la jeunesse est aussi fort que jamais. Avoir du succès et être jeune sont synonymes. Les gens âgés sont ceux qui portent les appareils auditifs et prennent des pilules. (Parfois ces pilules promettent de donner quelques minutes de jeunesse, mais, espère-t-on, pas plus de quatre heures.)
Qu’est-ce qui arriverait si deux vieux avaleurs de pilules prenaient la liberté d’assumer les poses des dieux grecs ou, en d’autres mots, imitaient les idéaux de la forme humaine représentée par la jeunesse ? Dans le dessin, la peinture et la sculpture l’artiste peut placer le corps humain en grosso modo n’importe quelle position souhaitée par lui ou elle. Dans la tentative d’imiter quelques-unes de ces poses il nous est apparu que les forces de la nature, telles que la gravité ou nos corps moins souples, ne permettent pas la copie exacte et nous avons eu la sensation que dans quelques cas, pas même le corps jeune et plus fluide pourrait s’y conformer. C’est particulièrement vrai en essayant les triple torsions qu’aimaient tellement Léonard et Michel-Ange. Donc nos résultats sont des approximations.
Nous avons habituellement sélectionné l’image avec l’esprit ou l’attitude de l’original, pas nécessairement la pose la plus précise. (Oui, nos photos sont des reproductions de reproductions de reproductions.)
Nous travaillons principalement avec de la lumière naturelle, qui varie de jour en jour. Le temps qu’il fait, le moment de l’année et celui de la journée sont tous des facteurs qui jouent. La lumière est vive et /ou tamisée et à l’occasion produit des accidents fortuits. Notre « décor » est une petite pièce (env. 2 m x 3 m x 3 m de haut) qui est peinte en rouge. Nos « accessoires » sont rouges, d’où le titre « The Red Classic Series ».
Donc une fois de plus, nos résultats aboutissent parfois en copiant la source. Il y a de l’humour, du pathos, de l’absurdité et espérons-le un peu de beauté mais pas beaucoup de jeunesse. En tant qu’artistes, séniors, et survivants, nous avons l’obligation de croître et de nous développer. Nous devons nous débarrasser des stéréotypes et des pièges que la société souhaite nous imposer. Oui, vieillir nous rapproche de notre fin ultime, mais nous le fêterons chaque fois que possible tout au long du voyage.
Robert Huot Columbus, NY 21 juin 2009
Il est question que les membres de la législature de l’État du Massachusetts proposent une loi désignant les photos nues d’hommes et de femmes comme pornographiques. Cela, disent-ils, nous protégera nous autres, des prédateurs sexuels. Carol a dit que nous ne devrions pas aller au Massachusetts, la maison du Puritanisme américain.
PAUL NELSON VOX IN DESERTO
Short on awe, he pays no attention to the scrabbling scorpion, a side-winding, theatrical asp that curries the belly-dancing dunes, or to the vulture in the show ellipse, the shrike pinning beetles on a thorn.
He doesn’t watch a whip-tailed bitch, swinging her dugs like all of Egypt, without looking sideways, vanish over the horizon of sand. He does not itch for the camel tick in his armpit. The low ache in his rib.
Is it the expanse, the desert pillow, the abstraction that leavens his distraction? He might surmise his self, for the sheer hell of it, but that thought apparently yawns, expires, so he rises from his rock, scratches his crotch and listens to wind without caring he is listening to lions cough in a distant wadi.
He walks then lopes for miles where his nose draws him to whatever water flows. Nervous dik-diks, baboons and egrets have gathered on caked mud at dusk. Sensing that instant stir, as if it noticed him, he picks up a stick. The man of meditation PICKS UP A STICK!
He hefts it. Approving its weight? Its balance? The dodge in his knees? A feint? And why does he suddenly pirouette, hair, leaping, stomp with his shadow, the deft, supple fabric swaying around him? Is he about to speak? He waves his stick like a wand.
2009 © Paul Nelson
PAUL NELSON VOX IN DESERTO
De peu de crainte, il ne prête pas attention / au scorpion qui joue de toutes les pattes, / un serpent à sonnette, aspic théâtral / qui étrille les dunes danseuses de ventre, / ou au vautour dans l’ellipse d’apparat, la pie-grièche / clouant des scarabés sur une épine.
Il ne surveille pas une chienne à queue en fouet, / balançant ses mamelles comme toutes celles d’Égypte, / sans regarder de côté, qui s’évanouit par-dessus / l’horizon de sable. Il ne se démange pas / pour la tique du chameau dans son aisselle. La douleur / basse dans sa côte.
Est-ce l’étendue, l’oreiller de désert, / l’abstraction qui fait lever sa distraction? / Il doit deviner son soi à lui, tout juste comme ça, / mais cette pensée apparemment baille, expire, donc / il se lève de son rocher, se gratte l’entrejambe / et écoute le vent sans se soucier qu’il écoute/ les lions tousser dans un oued lointain.
Il marche puis bondit pendant des kilomètres où son nez / le rapproche de n’importe quelle eau qui coule. / Des dik-diks nerveux, des babouins et des aigrettes / se sont réunis sur une boue agglomérée au crépuscule. / Sentant que cet instant bouge, comme si remarqué par celui-ci, / il ramasse un bâton. L’homme de méditation / RAMASSE UN BÂTON!
Il le soupèse. Approuve son poids? Son équilibre? / L’esquive dans ses genoux? Une feinte? Et pourquoi / pirouette-t-il soudain, cheveux sautant, / frappe du pied avec son ombre, le tissu habile / et souple se balançant autour de lui? / Est-il sur le point de parler? / Il agite son bâton comme une baguette.
EIJI SUZUE Théorie du regard
La stèle seule, étant laissée, comme profondeur du progrès qui ne s'achève pas,
Au delà du fond des yeux, la tension qui les écarquille et transperce,
Poursuit le restant de seul ce qui est vu en tant que douleur.
Ceux qui sont rognés tombent autour tristement et sont absorbés,
Un trait de déplacement de la récitation, l'avalanche de volonté qui envahit.
L'épitaphe qui jaillit et les fait déborder, bouge sans cesse.
Se calme. à la floraison de la coupe secrète de la ligne droite,
Qui fait fleurir le passage qui conduit au point le plus rapproché, l'enlacer,
En portant la chute de ce qui est intouchable, apparaît.
Le donné qui n'est pas déploré et ne déplore rien, est comme cavité.
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traduction de l'anglais au français 2009 © Arnaud Lefebvre
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Exhibit Images
Vue d'ensemble (1)
2009 © Galerie Arnaud Lefebvre
Vue d'ensemble (2)
2009 © Galerie Arnaud Lefebvre
Vue d'ensemble (3)
2009 © Galerie Arnaud Lefebvre ROSEMARIE CASTORO "The Book's Underconsciousness", 1997, encre sur papier, 35,5 x 28 cm
2009 © Rosemarie Castoro EIJI SUZUE "Théorie du regard", 2009, 10 dessins sur papier, ensemle: 61 x 121 cm
2009 © Eiji Suzue EIJI SUZUE "Théorie du regard", détail, n°10
2009 © Eiji Suzue MARIANNE SCHARN acrylique sur papier, 10"x14" (26 x 36 cm), 2009
2009 © Marianne Scharn JUDITH NELSON "Fermata", 2008, 22"x26"x3", Red dirt Royal Ponciana pod prints on handmade paper, pods, palm roots, bamboo
2009 © Judith Nelson ROBERT HUOT & CAROL KINNE Poem "Red Classic", 2009
2009 © Robert Huot, Carol Kinne ROBERT HUOT & CAROL KINNE From "Red Classic": After Van Eyck, Ghent altar piece, poem + scan + photo (13"x19")
2009 © Robert Huot, Carol Kinne PAUL NELSON "Vox in Deserto", Poème 2009, 1 page
2009 © Paul Nelson DAVID GORDON "Odys", 2009, poème, 3 pages
2009 © David Gordon DAVID GORDON "Odys", détail, page 1
2009 © David Gordon LUCAS L'HERMITTE "Les Loges sur Brecey", 1998, mémoire DLMMJ, acétylène sur papier de riz, 56 x 76 cm
2009 © Lucas L'Hermitte MARIA MORGANTI Pastel à l'huile sur papier, Venezia 2007, 18 x 26 cm
2009 © Maria Morganti ROSEMARIE CASTORO Encre de couleur sur papier, 11 /7 /97, 35 x 28 cm
Encre de couleur sur papier, 11/7/97, 35 x 28 cm
2009 © Rosemarie Castoro ROBERT HUOT & CAROL KINNE From RED CLASSIC, 2009
11 photos + "originals", photo + scan, 22 pieces
2009 © Robert Huot, Carol Kinne ROBERT HUOT & CAROL KINNE From RED CLASSIC: “Flayed Marsyas (Ribera)”, “Thinker (Rodin)”, “Crouching Venus (Greek)”, “Eve (Cranach)”, “Rokeby Venus (Velasquez)”
scan + photo (13”x19” / 48 x 32,5 cm)
2009 © Robert Huot, Carol Kinne ROSEMARIE CASTORO "The Wall Shadow", crayon sur papier, 11/8/97, 28 x 35 cm
2009 © Rosemarie Castoro LUCAS L'HERMITTE Mémoire Hier-Aujourd'hui, 2004, acétylène sur papier à la cuve, 65 x 50 cm
2009 © Lucas L'Hermitte ROSEMARIE CASTORO encre sur papier, 11/7/97, 35 x 28 cm
2009 © Rosemarie Castoro |