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ROSEMARIE CASTORO, DAVID GORDON, ROBERT HUOT, ALTER CARNOL, CAROL KINNE, ARNAUD LEFEBVRE, JUDITH NELSON, PAUL NELSON, EIJI SUZUE: "FREE RENGA"
12 mai - 30 juin 2007
FREE RENGA
Ce matin la musique du vent dans le feuillage de la fenêtre ouverte du 4e de la rue du Gal. Bertrand
Arnaud Lefebvre
(This morning the music of the wind in the leaves of the open window of the rue du General Bertrand's fifth floor)
The wind grew stronger and the burning Hummer glowed.
Robert Huot
(Le vent s'est levé plus fort et le Hummer en feu rougeoyait.)
Nearly Noon, still not ready to venture forth to the gathering of people, the future lies in wait
Rosemarie Castoro
(Presque midi, pas encore prête à m'aventurer dehors à la réunion des gens, / le futur est-là en attente.)
fiddle after beat symphony chant together to incubate fast hot wind
Carol Kinne
(le violon après la symphonie du battement / chantent ensemble / pour incuber le vent rapide brûlant)
Leaf shadows wag across the sunlight on the floor.
Judith Nelson
(Les ombres des feuilles remuent / à travers la lumière du soleil sur le sol.)
Open window, light music. A shadow, watching, leaves dripping on his shoulders.
Paul Nelson
(Fenêtre ouverte, musique légère. / Une ombre, observant, / laisse des égouttements sur ses épaules.)
La face et dos des rideaux. Les ombres ont été avalées dans le verre sur la table?
Eiji Suzue
(The face and the back of the curtains. / The shadows were swallowed in the glass on the table?)
Phoebe entunes sea's breathings midst the Bumelia of May as its fruit sweetens the gaze into the wheel round the moon
David Gordon
(Phébé entonne les respirations de la mer au milieu du Bumelia de mai / tandis que son fruit adoucit le regard fixé dans la roue autour de la lune)
I commingle until delphine do tweak whoever milkweed
Carol Kinne
(Je mélange intimement jusqu'à ce que delphine / tire bien sèchement le laiteron de quiconque)
The boy’s sighs reify the boustrophedon of insight
as the crow speaks November’s throes beneath Boötes.
David Gordon
(Les soupirs du garçon réifient/ le boustrophédon de la perception / à mesure que le corbeau parle / les affres de novembre en dessous du Bouvier.)
Later in the afternoon, the wind brought the roar of an I E D.
Robert Huot
(Plus tard dans l’après-midi, le vent apporta le rugissement d’un engin explosif improvisé)
It’s a legend sought in shards and washup of that secret ocean’s keep.
Judith Nelson
(C’est une légende cherchée / en tessons et rejet / de ces moyens d’existence de l’océan secret.)
“Zombi eyes,” the moon cowries blink on the sand where palms lay out their scorched fingers.
Paul Nelson
(« Les yeux de zombi », les cauris de la lune / clignent sur le sable où / des paumes disposaient leurs doigts légèrement brûlés.
As the evening sun set, the breeze carried soft sounds of mourning.
Robert Huot
(À mesure que le soleil se couche, la brise transportait des légers sons de pleurs de deuil.)
The doom of the Dolichos drummed the speedings of hooves, what steel sliced of hame-reins
wrapped, tangled heels to thighs as sheathed-rims struggle in earth’s thunder-feet undreamed
to escape ash’s bloom with passion to not yet be entombed.
David Gordon
(La destinée du Dolichos tambourinait / les vitesses rapides des sabots, / ce que l’acier découpait de fausses rênes / enveloppait, enchevêtrait les talons aux cuisses / tandis que les bords gainés luttent dans / les pieds-tonnerre de la terre non rêvée / pour échapper à la fleur du frêne avec passion / pour ne pas encore être mis au tombeau.)
Le vent des étoiles dans la bière en terre, qui lève des scellés des peintures murales de l’intérieur.
Eiji Suzue
(The wind of the stars in the coffin under the ground / that breaks the seals of the wall paintings from within.)
Es ist Mai...kennst du diesen typichen Mairegen...mild...manchmal heftig... sanft Der Wind treibt still ein paar Blätter auf einer Pfütze... Die Brille beschlug beim eintreten und ein Satz eroberte den Raum... Hast du schon einmal ein Stück Eisen auf flüssigem Blei schwimmen sehen...
Walter Janßen
(C'est le mois de mai... connais-tu cette pluie de mai particulière... douce... parfois forte... légère/caressante. / Le vent dépose silencieusement quelques feuilles sur une flaque... / Les lunettes s'embuent en rentrant et une phrase s'empare de l'espace... / As-tu déjà vu flotter un bout de fer sur du plomb liquide...)
(It is May…Do you know this typical May rain … mild…sometimes vehement…gentle / The wind sweeps silent a pair of leaves on a puddle… / While entering the glasses mist over and a sentence conquered the space / Have you seen once a piece of iron swim in liquid lead ?)
Wit grips a gittern in some earth’s arbour you ting
but midst what yearning’s mindings find you design?
David Gordon
(La vivacité d’esprit agrippe un cistre / dans une tonnelle de terre quelconque tu tintes / mais au milieu de quels rappels d’envie / trouves-tu du dessein ?)
7,8,9, vingt-sept, vingt-huit, Zibaldone à Paris, 1, 2, 3, 1, 2, 3…
Arnaud Lefebvre
(7,8,9, twenty seven, twenty eight, / Zibaldone in Paris, / 1, 2, 3, 1, 2, 3…)
Luck swings true towards sinews’ lucidity.
David Gordon
(La chance se balance vraie / vers la lucidité des tendons.)
Ca c’est pour Carl dit David.
Arnaud Lefebvre
(That is for Carl says David)
What sky still upheaves hope within eye-shot’s ideal?
David Gordon
(Quel ciel soulève l’espoir / au sein d’un idéal à portée d’Å“il ?)
Dark of stars congeals the sparking at dawn’s seams.
David Gordon
(L’obscurité d’étoiles fige / l’étincelle aux coutures de l’aube)
Omen risks naught as mood elucidates obelisk’s thought.
David Gordon
(Le présage ne risque rien tandis que l’humeur / élucide la pensée de l’obélisque)
sunlight peels the mountain’s dim night rind
Judith Nelson
(la lumière du soleil pèle / la vague peau de la nuit de la montagne)
lighting warily the lens of censered air, smoked transept where I lift my face
Paul Nelson
(allume avec circonspection la lentille / de l’air encensé, transept / enfumé où je lève la tête)
Her smile brides compassion’s ashlar whence the heart aspires.
David Gordon
(Son sourire épouse la pierre de taille de la compassion / d’où le cÅ“ur aspire.)
A bout de bras les dictionnaires font jouer les muscles de l’esprit ! Arnaud Lefebvre
(At arm’s length dictionnaries / activate mind’s muscles !)
Les belles jambes de la danseuse taciturne, où les vitraux se taisent profondément.
Eiji Suzue
(The beautiful legs of the taciturn dancing girl, / where the stained glass keep silence deeply.)
To dream labyrinth’s release she discretes desire and deceit.
David Gordon
(Au relâchement du labyrinthe du rêve / elle sépare le désir et la tromperie.)
Peaks‚ peonies knead a noesis as isthmus to their prisms.
David Gordon
(Pics, pivoines pétrissent une noèse / comme isthme à leurs prismes.)
Red-tailed vails claw’s steel beneath Bernice to fledge nestling.
David Gordon
(Le faucon red-tailed incline l’acier de la serre en dessous de Berénice / pour élever au nid l’oisillon.)
Her fingers infold Marigold’s sigh in his hair, indare lips, eyes.
David Gordon
(Ses doigts enveloppent le soupir du souci dans ses cheveux, / inspirent audace aux lèvres, yeux.)
© Rosemarie Castoro, David Gordon, Robert Huot, Walter Janßen, Carol Kinne, Arnaud Lefebvre, Judith Nelson, Paul Nelson, Eiji Suzue, 2007 Traductions Arnaud Lefebvre, France Nerlich, Eiji Suzue, 2007.
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