ROBERT HUOT "For Seth"
9 janvier - 8 février 2014
ROBERT HUOT
For Seth
& autres pièces de ruban adhésif 1965-1969
9 janvier -8 février 2014
Films : jeudi 30 Janvier à 19 h
Galerie Arnaud Lefebvre - 10 rue des Beaux-Arts
- 75006 Paris
Tél. : +33 (0)6 81 33 46 94 - www.galeriearnaudlefebvre.com
mardi-samedi : 10h30-12h30/14h30-18h30
I met Seth Siegelaub in the early 60s. He was a
friend of Bob Barry and Lucy Lippard. At the time he was involved in the Ed
Koch campaign for congress from the "Red Stocking" district. Seth was
planning a fund raising art exhibition and asked if I would contribute a work
for the show. Koch seemed to be a progressive, so I gave a small painting to
the cause. I can't remember if the painting sold or not.
We continued to be friends and he represented
me briefly in the late 60's, before I "dropped out." In 1969 he
organized a very interesting show called "March." My contribution to
the show was to clear an acre of Oakwood Beach on Staten Island, where I played
and swam as a youngster. I picked up hundreds of pieces of drift wood and garbage,
piled it all in a large pyramid form and set it ablaze at dusk. Lucy said she
came out to Staten Island to see what I'd done, but never found me.
I left New York City and moved to my farm in
central NY, but we remained friends, though we saw little of each other. His
recent death touched us all, so I thought I'd use this show to remember
him.
Bob Huot, Columbus, NY, December
2013
J’ai rencontré Seth Siegelaub au début des années 60. C’était un ami
de Robert Barry et de Lucy Lippard. A cette époque il était partie prenante dans la
campagne d’Ed Koch en tant que candidat au Congrès de la circonscription « Red Stocking» (Greenwich Village). Seth avait prévu de faire une exposition
pour récolter des fonds et m’avait demandé si je contribuerais avec une pièce
pour l’exposition. Koch semblait être un progressiste, donc j’ai donné une
petite peinture pour le soutenir. Je ne me souviens plus si la peinture s’est
vendue ou non.
Nous sommes restés amis et il a représenté mon travail brièvement à
la fin des années 60, avant que je ne me « retire ». En 1969 il a
organisé une exposition très intéressante appelée « March ». Ma
participation a consisté à nettoyer un demi-hectare de la plage d’Oakwood sur
Staten Island, où j’avais joué et nagé quand j’étais enfant. J’ai ramassé des
centaines de bouts de bois flotté et de détritus, ai fait un gros tas en pyramide et y ai mis le feu le soir tombé. Lucy a dit qu’elle était
passée à Staten Island pour voir ce que j’avais fait, mais ne m’y a jamais
trouvé.
J’ai quitté la ville de New York et ai déménagé dans ma ferme au
centre de l’Etat de New York, mais nous sommes restés amis, même si nous nous
sommes peu revus. Sa mort récente nous a tous affectés, donc je me suis dit que
j’utiliserai cette exposition pour lui rendre hommage.
Robert Huot, Columbus,
NY, décembre 2013
ROBERT HUOT FILMS
"FOR SETH"
jeudi 30 janvier 2014 à 19 h.
(for the english version see: http://www.galeriearnaudlefebvre.com/bio.php?bio=46)
SNOW (1971) 3 min. noir & blanc, muet (24FPS)
« Une section de Rolls : 1971, dont je sens qu’elle se suffit à elle-même. Le champ continu de la neige qui tombe paraît se rompre en trois plans, ou zones, de densité et de vitesse différentes. Je pense à Snow en un certain sens comme la réponse de la nature à Spray. » — Robert Huot.
SPRAY (1967) 11:30 min. noir & blanc, muet (24FPS)
« Un extraordinaire film de champ « abstrait » de pointillements et de pulsations, de flux et reflux. Le peintre-cinéaste Huot peint ce film en vaporisant de peinture une longueur de 12 minutes de film clair. A la projection, ce simple geste contient un espace atomisé fascinant. » — Michael Snow.
SCRATCH (1966-67) 11 min. noir & blanc, muet (24FPS).
« Leader et Scratch sont des extensions de l’intérêt premier de Huot pour le minimalisme. Ils réussissent à réduire si complètement le nombre de variables filmiques que les qualités essentielles et les potentiels des matériaux du film peuvent être ressentis. Tandis que Scratch n’est rien de plus que onze minutes de bande amorce sombre avec une éraflure continue faite à la main, l’imagerie résultante varie beaucoup, selon la façon dont Huot creuse plus ou moins dans l’émulsion : quand l’éraflure est peu profonde, par exemple, elle semble perler et remonter à travers l’image ; quand l’éraflure est profonde, elle semble rester dans le plan, en vibrant horizontalement. Leader est un peu moins extrême que Scratch. Encadré entre un début et une fin de bande amorce standard, des petites longueurs d’amorce noire, verte et claire alternent, d’abord toutes les trente secondes, puis de plus en plus rapidement, et finalement beaucoup plus lentement. Ces alternances régulières nous font prendre une conscience plus intense de quelques-unes des variations potentielles dans la direction et le mode de notre attention durant la projection. Quand l’amorce verte est projetée, des changements continuels de densité de couleur tendent à garder l’œil attentif à l’écran. Pendant les passages d’amorce noire, d’autre part, l’écran est si sombre qu’il ne fournit presque rien à regarder; comme résultat, son attention tend à être attirée par d’autres sources de lumière, spécialement le projecteur, s’il est dans l’espace de projection. Quand une amorce claire est projetée, nous sommes à la fois conscients des tout petits évènements qui ont lieu sur l’écran et de l’espace de projection éclairé. » — Scott MacDonald, “The Films of Robert Huot: 1967 to 1972”, Quarterly Review of Film Studies, Summer 1980.
BLACK AND WHITE FILM (1968-69) 12:30 min. noir & blanc, muet (16FPS).
« Pour Black and White Film, Huot a crée sa propre imagerie photographique pour la première fois. Après quelques moments d’obscurité, une jeune femme (Sheila Raj) abaisse une sorte de vêtement qui la couvre, révélant lentement son corps nu. Elle étend le bras en dehors du cercle de lumière, qui n’illumine que ses formes argentées, puise de la peinture foncée, et, en commençant par les pieds, peint graduellement son corps en entier. Quand elle est devenue invisible à l’exception du léger lustre de la peinture, elle laisse tomber ses bras, regarde droit devant, et le film se fond dans l’obscurité totale. La sérénité du film, qui est structurellement reflétée par la présentation par Huot de l’action dans une seule position d’une seule prise, sa sensualité, et l’aura de rituel qu’il crée (Raj bouge toujours d’une manière formelle et, sauf quand elle a besoin de chercher la peinture, regarde modestement vers le bas) font de Black and White Film une œuvre qui hante calmement. » — Scott MacDonald, “The Films of Robert Huot: 1967 to 1972”, Quarterly Review of Film Studies, Summer 1980.