"PARITÉ" : STÉPHANE BAYARD, ROBERT HUOT, MARTINA KLEIN, MARIA MORGANTI, EUGÉNIE PAULTRE, MARIANNE SCHARN, RYO TAKAHASHI
7 novembre - 7 décembre 2013
Vernissage :
jeudi 7 novembre 2013 de 18h à 20h,
à 19h30 performance
« papillon de nuit » de Ryo Takahashi
pour voir la vidéo de la performance/ to see the video of the performance
jeudi 28 novembre 2013 à 19h
lecture de / reading by
Stéphane Bayard
Robert Huot
Maria Morganti
Eugénie Paultre
Marianne Scharn
vidéo de la lecture / video of the reading
(English text below)
PARITÉ
« Parité »
est une exposition de peinture avec 4 artistes femmes et 3 artistes hommes. Les
études féministes ont démontré l’importance de reconsidérer l’art selon d’autres
critères que ceux qui ont mené à un déroulement « patriarcal » de l’histoire
de l’art.
Cette
exposition propose un regard sur un art fait par des hommes et un
art fait pas des femmes au moyen de la peinture. Chacun des artistes de l’exposition
a développé ses propres formes d’expression.
Stéphane Bayard
montrera deux tableaux de la même série. À la précédente exposition, sa pièce était
accompagnée d’une vidéo de la même pièce, créant un effet de miroir entre les
deux. Il parle lui-même de « pratique plutôt "inquiète" du
tableau abstrait mais aussi surtout de la monochromie ». Est-ce du double
mouvement de concentration et d’ « engloutissement » du regard
du spectateur que ses tableaux tirent leur pouvoir d’attraction ?
La pièce de
Robert Huot, Based On Four Centers (« Basé
sur quatre centres ») est un triangle équilatéral d’acrylique et fusain
sur toile, dont le titre semble défier la géométrie. L’usage de diverses formes
de symétrie est une constante dans l’art de Robert Huot. Son intérêt de longue
date pour l’œuvre de Buckminster Fuller l’a amené à rejeter la surface
rectangulaire au profit du triangle. Ses recherches dans ce domaine depuis plus
de cinquante ans montrent un ensemble impressionnant de réalisations. (voir http://www.roberthuot.com/recent-work/triangles/).
Le monochrome
chez Martina Klein fait partie, comme dans ses peintures en angle droit, d’un
langage visuel dont les articulations visent à la réalité de la couleur. Dans l’exposition,
nous verrons une petite peinture « lila » dont la toile n’est fixée
que par le bord supérieur et repose librement le long du châssis. Et une « Pick-Pocket
Painting » où un morceau de tissu peint ressort d’une large « poche ».
Dans les deux cas, nous sommes mis en présence du processus matériel de sa
peinture. Martina Klein dit que la couleur possède un espace que nous pouvons
voir.
Les deux
peintures de Maria Morganti datent de 1998. L’art de Maria Morganti semble
converger vers une double fin. D’un côté son souci de rendre la couleur
autonome, en donnant à toutes les couleurs le même traitement, et de l’autre côté
d’imbriquer plus systématiquement sa vie à son temps de travail, en quête d’ouverture
et d’harmonie. Ses deux tableaux nous disent aujourd’hui la profondeur de son
engagement tandis qu’ils contiennent déjà le germe de son évolution, et qu’ils
marquent un moment de plénitude vus à travers les yeux de ses enrichissements
ultérieurs.
Les peintures d’Eugénie
Paultre ont la fraîcheur d’un nouveau départ et pourtant elles donnent l’impression
d’appartenir à une tradition qui remonte loin en arrière de nous. Ses pigments
purs, ses traces peintes et ses formats carrés sont des seuils tangibles pour
entrer dans le grand voyage visuel qu’Eugénie Paultre élabore dans son art.
« Pacific
IV » de Marianne Scharn évoque l’océan du même nom. La référence de
Marianne Scharn à l’image en tant que l’ « autre côté de l’abstraction »
est un fil sous-jacent à son travail. L’expérience plastique de l’Océan
sur le carré des quatre toiles provient de la vibration des fines bandes acryliques
bleues et argent et de la fixité du mur entre les carrés. Il est extraordinaire
que sa peinture donne une telle sensation de paix, à un moment où Marianne
Scharn doit affronter la catastrophe naturelle qui a dévasté son village de
Mogollon au Nouveau Mexique…
La peinture de
suie de Ryo Takahashi est composée de deux carrés identiques de papier fait
main avec du plâtre et verni. Ils « révèlent » l’image du dos d’une
femme nue allongée. Chaque fragment semble indépendant de l’autre, et leur mise
en relation crée la silhouette de la femme. Elle habite dans un monde flottant
entre Gustave Courbet et l’âge post atomique.
PARITY
“Parity” is show of painting with 4
women and 3 men artists. Feminist studies have proved the importance to
reconsider art according to other criteria than those who led to a “patriarchal”
unfolding of art history.
This exhibition intends to show an art made by women and made by men by means of painting. Each
artist in the exhibition has developed his or her own way of expression.
Stéphane
Bayard will show 2 paintings of the same series. In the previous exhibition,
his piece came together with a video of the same piece, establishing a mirror
effect between the two. He himself speaks of “a rather ‘unquiet’ practice of
abstract painting but also particularly of monochromy.” Is it from the double
movement of concentration and “engulfment” of the viewer’s look that his
paintings draw their power of attraction?
The piece by
Robert Huot, "Based On Four Centers," is an equilateral triangle of
acrylic and charcoal on canvas, whose title seems to challenge geometry. The
use of various kinds of symmetry is a constant in Robert Huot’s art. His
ancient interest in the work of Buckminster Fuller caused him to dismiss the
rectangular surface for the triangle. His researches in this field for more
than fifty years show an impressive range of achievements (voir http://www.roberthuot.com/recent-work/triangles/).
Monochrom in
Martina Klein’s work belongs, as in her corner paintings, to a visual language
that has articulations aiming at the reality of colour. In the exhibition, we
will see a small “lila” painting, where the canvas is fixed by the upper edge
and rests freely along the stretcher. And a “Pick-Pocket Painting” where a
piece of painted cloth comes out of a large “pocket”. In both cases we
can realize the material process of her painting. Martina Klein says colour has
a space that we can see.
The two
paintings by Maria Morganti date of 1998. The art of Maria Morganti seems to
converge toward a double end. On one hand her concern to make colour autonomous
by giving every colour the same treatment, on the other hand to intricate more
systematically her life time in her art time, in search of openness and
harmony. Her two paintings tell us today the deepness of her involvement as
they already contain the germ of her evolution, and mark a moment of
fulfillment seen through the eyes of her later enrichments.
The
paintings of Eugénie Paultre have the freshness of a new departure, however
they appear to belong to a tradition that goes back far from us. Her pure
pigments, painted traces and square sizes are tangible thresholds to enter into
the great visual voyage that Eugénie Paultre work up in her art.
“Pacific IV”
of Marianne Scharn evokes the Ocean by the same name. Her reference to image as
“the other side of abstraction” is an underlying thread in Marianne Scharn’s
work. The plastic experience of the Ocean on the four painted squares comes
from the vibration of the thin stripes of blue and silver acrylic, and the
still wall between the squares. It is extraordinary her painting gives
such a peaceful feeling at a time when Marianne Scharn has to face the natural
disaster that devastated her village of Mogollon in New Mexico.
The soot
painting of Ryo Takahashi is composed of two identical squares of plastered and
varnished handmade paper. They “reveal” the image of the back of a naked
reclining woman. Each fragment seems independent from the other, and only their
relation creates the figure of the woman. She lives in a floating world between
Gustave Courbet and the post atomic age.